Musée

A l'origine du musée

Ayant acquis dès la deuxième moitié du 19e siècle le surnom de "village des peintres", Barbizon a eu très tôt le souhait de disposer d’un musée qui permette de montrer à ses nombreux visiteurs le témoignage de l’activité artistique qui avait fait sa célébrité.

Le premier musée dans l’atelier de Théodore Rousseau (1927-1930)

Un premier musée éphémère

Un premier musée municipal est ouvert en 1927 dans l’ancien atelier du peintre Théodore Rousseau, situé un peu en retrait de la Grande rue.

La conservation de ce musée, inauguré curieusement par le ministre de la Guerre, Paul Painlevé, était confiée à Paul Chaigneau et Marcel Jacque, fils de deux des artistes qui avaient fait la gloire de Barbizon.

Il présentait quelques dizaines de peintures et dessins ainsi que deux sculptures : on trouve parmi les artistes exposés les noms de Jean-François Millet, Théodore Rousseau, Narcisse Diaz de la Peña, Charles Jacque, Ferdinand Chaigneau, mais aussi ceux plus inattendus d’Alexandre Cabanel ou d’Auguste Rodin.

Mais dès 1930, pour des raisons financières, la municipalité annule les délibérations créant le musée et concède un bail à un exploitant privé qui y fait du commerce d’art. La plupart des œuvres de ce premier musée, dont certaines n’étaient sans doute que des prêts de particuliers, sont alors dispersées.

Le deuxième musée dans l’atelier de Théodore Rousseau (1977-1995)

Un nouvel élan

C’est la commémoration en 1975 du centenaire de la mort du peintre Jean-François Millet qui relance l’idée de créer un musée permanent à Barbizon.

Une exposition temporaire organisée à la salle des fêtes du village du 3 mai au 2 juin, rassemblant de très belles œuvres des principaux artistes ayant séjourné à Barbizon au 19e siècle, prêtées par de grands musées français et étrangers et des collectionneurs privés, a connu un très vif succès.

Dès 1977, un modeste musée comportant seulement vingt-six œuvres ouvre à nouveau dans l’atelier de Théodore Rousseau. Ce musée obtient officiellement l’agrément du Ministère de la Culture en 1981.

Une politique d’acquisition permet rapidement d’enrichir la collection d’œuvres importantes telles que Intérieur de bergerie de Charles Jacque, Sous-bois en forêt de Fontainebleau de François-Auguste Ortmans ou Barbizon sous la neige d’Eugène Lavieille. Ces achats sont complétés par quelques donations dont la plus importante est celle consentie par André Bachelet, descendant de Ferdinand Chaigneau, d’un bel ensemble d’œuvres de cet artiste.

Le musée transféré dans l’auberge Ganne (1995)

L’exiguïté de la maison-atelier de Théodore Rousseau

Cet accroissement des collections vient souligner l’exiguïté de l’atelier de Théodore Rousseau qui peine à accueillir ses nombreux visiteurs et ne permet pas l’organisation d’expositions temporaires.

C’est pourquoi la commune de Barbizon décide en 1987 l’acquisition de l’ancienne auberge Ganne, lieu historique et emblématique de l’histoire artistique du village.

L'auberge Ganne, lieu historique et emblématique

Pierre-Léon Gauthier, qui avait acheté dans les années 1930 l’ancienne auberge qui était louée en appartements depuis les années 1870, l’avait alors réhabilitée en maison d’habitation mais également en musée : ayant pu racheter aux descendants de la famille Ganne-Luniot les meubles et décors peints qui avaient été transférés dans la « Villa des Artistes » à l’autre extrémité de la Grande rue, Pierre-Léon Gauthier avait ouvert au public les trois salles du rez-de-chaussée.

Mais à la fin des années 1980 le projet de la municipalité est plus ambitieux puisqu’il s’agit de consacrer au musée l’ensemble du bâtiment.

C’est au cours des travaux de réhabilitation au début des années 1990 que la découverte au premier étage, sous les papiers et badigeons anciens, de peintures et graffitis réalisés au 19e siècle par les artistes ayant séjourné à l’auberge est venue ajouter un élément majeur à l’intérêt historique du lieu.

Le nouveau musée municipal est ouvert au public en 1995 et sa gestion a été reprise par le Conseil général de Seine-et-Marne en 2004.