Art, conférence
Retour sur la conférence "Observer, imaginer : dessiner sur le motif"
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Un artiste qui a beaucoup consulté et étudié la Nature, parvient, à la longue, à distinguer d'un premier coup-d'oeil les objets qui méritent d'entrer dans une composition.
Le jeudi 28 novembre dernier, Marie-Pierre Salé, conservatrice générale au département des Arts graphiques du musée du Louvre, est venue à Barbizon pour évoquer et expliquer la pratique du dessin "sur le motif", dans un endroit qui faisait sens : l'ancien atelier du peintre Théodore Rousseau.
Marie-Pierre Salé a pu souligner comment cette pratique, loin d'avoir été inventée par les peintres du XIXème siècle, est en fait une tradition ancienne, adoptée par le Lorrain ou Van Dyck par exemple. C'était une étape qui permettait à l'artiste de se constituer une documentation, en vue de la réalisation d'un paysage idéalisé, composé en atelier.
Elle a également mis en lumière la figure clef de Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819), enseignant à l'Ecole des Beaux-Arts et auteur d'un ouvrage qui fit date, Réflexions et conseils à un élève sur la peinture et particulièrement sur le genre du paysage. Au tournant du siècle, la peinture rejoint ainsi la tradition du dessin, et l'importance nouvelle donnée à la nature aboutit grâce à Valenciennes à la création du Prix de Rome de paysage historique, qui aura lieu tous les quatre ans entre 1817 et 1863.
La conférencière a mis enfin en évidence comment la question de l'évolution du matériel, avec des carnets de croquis fabriqués industriellement, des petites boîtes d'aquarelle et du matériel pliant comme le célèbre "pinchard", ont accompagné et facilité le développement de la pratique du dessin "sur le motif".
- "Les artistes et le territoire" par Félicie Faizand de Maupeou, enseignante à l'Université de Nanterre, le 7 novembre
- "La question du Salon pour Théodore Rousseau et la notion de "refusé" par Servane Dargnies de Vitry, conservatrice au musée d'Orsay, le 5 décembre
- "Du non fini à l'impression, naissance d'une nouvelle peinture" par Isolde Pludermacher, conservatrice au musée d'Orsay, le 12 décembre